Comment mieux vivre l’Avent qu’avec Marie, elle qui a vécu un Avent unique, un Avent de 9 mois ? Quelle a été son attitude ? Un OUI total, permanent, sans cesse renouvelé, ce oui qui a permis à Dieu d’ad-venir dans l’histoire humaine.
Ce n’était pas le oui d’un « béni-oui-oui ». C’était la réponse d’une femme libre et courageuse, qui pose une question pour mieux comprendre (« comment cela se fera-t-il ? ») et puis s’engage en pleine responsabilité dans l’obéissance à ce qui la dépasse. Ce n’était pas le oui d’un jour, car elle l’a tenu dans l’imprévu, l’incompréhensible et jusque dans l’insupportable, au pied de la croix. Le oui se dit une fois pour toutes à certaines heures (baptême, mariage, profession religieuse), mais il est toujours devant nous.
En amont du oui de Marie, il y a le Oui que nous fait contempler l’icône de la Trinité de Roublev : le Père, le Fils et l’Esprit qui regardent la terre et ensemble se donnent en la personne du Fils à l’humain qu’ils ont créé. Le oui de Marie, comme chacun de nos choix d’aimer, est l’écho de ce Oui éternel.
Sommes-nous dans les nuages à méditer ceci ? Non, pas vraiment, car il s’agit de l’in-carnation, donc de la chair concrète de notre vie. Vivre l’Avent, c’est croire qu’un Amour s’intéresse au concret banal et quotidien dont nos vies sont tissées. C’est croire qu’Il veut y entrer, s’y manifester, s’y donner. C’est consentir à Lui faire de la place, c’est dire Oui. C’est aussi Lui ouvrir notre monde et ses blessures béantes, se faire le porte-parole, ou le porte-cri de nos frères et sœurs en humanité. Un appel confiant à porter au jour le jour en famille, au travail, devant les infos… « Marana tha ! Viens ! »