Le carême, une disponibilité continue à céder à la grâce qui nous attire et nous sauve

Une introduction de Sophie Ramond, religieuse de l’Assomption,
maître en philosophie et docteur en théologie.
Elle est maître de conférences en Écriture sainte à la Faculté de théologie
et de sciences religieuses de l’Institut catholique de Paris.

Nous retenons souvent du carême qu’il est un temps d’ascèse et de privation, un temps pour vivre plus intensément la prière, le jeûne et le partage. Mais l’ascèse et la privation, comme la prière, le jeûne et le partage, ne sont pas des fins en soi : ce sont les voies pour aviver en nous le désir de vivre en proximité avec le Christ et avec les autres, pour accueillir le don de Dieu.

Le carême nous rappelle que la vie chrétienne est une incessant chemin de conversion, une longue et patiente purification, une disponibilité continue à céder à la grâce qui nous attire et nous sauve. L’Esprit Saint qui habite en nous n’est pas seulement le maître de ce combat, il est plus encore celui qui lutte en nous, renouvelant toujours notre personne afin qu’elle puisse être, malgré ses contradictions, la demeure de Dieu. Cela requiert, toutefois, de notre part, une collaboration, ce que la tradition a nommé combat spirituel. Cette synergie entre l’action de Dieu et le désir de l’être humain est bien exprimée par les mots du prophète Jérémie : « Guéris-moi, Seigneur, et je serai guéri ; sauve-moi et je serai sauvé […]. Fais-moi revenir et je reviendrai, car toi, Seigneur, tu es mon Dieu » (Jr 17,14 ; 31,18). C’est dire qu’il s’agit pour nous de cultiver une vigilance du cœur.

Le combat spirituel exige que nous apprêtions chaque fibre de notre être à l’action de Dieu en nous. Et ce combat, c’est sans doute celui qui demande le plus de courage. Car c’est un combat contre tout ce qui, au-dedans de nous, retient la vie, tout ce qui nous prive de la vie chaque fois que nous croyons pouvoir nous la donner à nous-mêmes par nos propres efforts, par nos propres privations, par notre volonté de « faire » et de savoir-faire. Il appelle chacun à un travail intérieur. Il ne s’agit pas de vouloir changer à la force des poignets. Il s’agit de consentir à nous laisser déloger de nos forteresses intérieures par l’Esprit de Dieu, qui fait toutes choses nouvelles.

À chacun et chacune, bon carême d’espérance, de retour à soi pour revenir à Dieu, d’ouverture à autrui et au monde !

Sr Sophie Ramond
Paris-Plantes

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